
Alors que les pressions inflationnistes globales s’atténuent, les tendances à long terme et les indicateurs clés affectant l’assurance habitation racontent une histoire bien différente.
Les récentes mesures prises par la Property and Casualty Insurance Compensation Corporation (PACICC) en sont un excellent exemple. PACICC est un fonds de garantie à but non lucratif financé par l'industrie de l'assurance de dommages. Il est responsable devant les organismes de réglementation gouvernementaux et existe pour protéger les titulaires de polices d'assurance et les demandeurs dans le cas peu probable d'une faillite d'un assureur IARD au Canada.
Récemment, le conseil d'administration de la PACICC a approuvé la mise en œuvre de nouvelles limites ajustées en fonction de l'inflation pour les lignes de protection des biens personnels.
Selon le président du conseil d'administration de la PACICC, Dave Oakden, cette décision fait suite à un projet de recherche majeur intégrant plus de 750,000 80 dossiers de réclamations anonymisés provenant d'assureurs membres, représentant plus de XNUMX % du secteur canadien de l'assurance IARD. L'objectif du projet était de comprendre l'étendue de la couverture actuelle des biens et de l'automobile ainsi que l'impact de l'inflation sur les niveaux de protection des consommateurs.
Bien que l'industrie canadienne des assurances multirisques soit bien capitalisée, la hausse du coût des réclamations d'assurance de biens a obligé la PACICC à augmenter les limites. Données compilées par Statistique Canada et le Bureau d'assurance du Canada (BAC) met en lumière les pressions sous-jacentes sur les coûts qui affectent le marché canadien des biens personnels. Les données révèlent qu’une série de facteurs contributifs – à savoir le coût croissant de la reconstruction et de la réparation des biens endommagés ainsi que la fréquence et la gravité croissantes des catastrophes naturelles – font grimper le coût de l’assurance habitation.
Les coûts de construction résidentielle s’envolent
Les coûts de remplacement d'une maison (coûts pour reconstruire une maison entière à partir de zéro) ont augmenté de 23 % depuis janvier 2019. Les coûts d'entretien et de réparation des propriétaires (coûts liés au maintien de l'intégrité structurelle d'une maison) ont augmenté de 18 %. Les deux ont dépassé le taux d’inflation sous-jacente au cours de la même période.
Peut-être le plus important est que les coûts de construction de bâtiments résidentiels (le prix d'un entrepreneur reflétant la valeur de tous les matériaux, main-d'œuvre, équipements, frais généraux et bénéfices nécessaires à la construction d'un nouveau bâtiment) ont grimpé de 61 % depuis janvier 2019, une augmentation stupéfiante avec des effets d'entraînement qui vont bien au-delà de l’assurance habitation.
La fréquence et la gravité des catastrophes naturelles affectent de manière disproportionnée l’assurance des biens personnels
L’augmentation constante et significative de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles exerce également une pression constante sur les coûts de l’assurance habitation.
En 2023, pour la deuxième année consécutive, Le Canada a dépassé les 3 milliards de dollars en dommages assurés résultant de catastrophes naturelles et de phénomènes météorologiques violents. À l’échelle nationale, les dommages assurés dus à des phénomènes météorologiques violents ont atteint plus de 3.4 milliards de dollars en 2023.1 En tenant compte de l'inflation, cinq des pires années de l'histoire du Canada en matière de sinistres assurés se sont produites au cours des huit dernières années (2016, 2020, 2021, 2022 et 2023).
La majeure partie des sinistres liés aux catastrophes naturelles et des sinistres assurés (environ 60 %) résultent de sinistres en assurance habitation.2 Avant 2016, qui a été une année particulièrement difficile en matière d'incendies de forêt dans l'Ouest canadien, les pertes annuelles moyennes de biens personnels dues aux catastrophes naturelles s'élevaient à 990 millions de dollars, et le nombre annuel moyen de réclamations était d'environ 57,000 XNUMX.
Ces chiffres ont été brisés entre 2017 et 2023, alors que les pertes annuelles moyennes de biens personnels dues aux catastrophes naturelles s'élevaient à environ 1.55 milliard de dollars et 89,000 56 réclamations. Cela représente une augmentation de XNUMX % des pertes annuelles moyennes.
Les événements météorologiques extrêmes à l’échelle mondiale ajoutent une autre couche de pressions sur les coûts de l’assurance au Canada. Les assureurs de tout le pays font appel à des réassureurs mondiaux (des prestataires d’assurance pour les assureurs) pour les aider à limiter leur exposition au risque financier lié aux événements majeurs. Cependant, en raison de l’augmentation des pertes dues aux événements catastrophiques à travers le monde, certains réassureurs ont modifié la façon dont ils répartissent les risques qu’ils assument. Il semble que beaucoup ont réduit leur capacité et augmenté le coût de la réassurance dans les régions où le risque de catastrophe est le plus élevé, notamment la Californie, la Floride et, malheureusement, certaines régions du Canada. En conséquence, la hausse des coûts de réassurance a aggravé les pressions inflationnistes au Canada. S'attendant à ce que ces tendances en matière de pertes se poursuivent, le BAC a plaidé en faveur d'un partenariat national avec les gouvernements sur les risques de catastrophe, en commençant par inondation et tremblement de terre. De tels partenariats existent ailleurs dans le monde.
Les pénuries de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de la construction aggravent le problème
Outre les pressions sur les coûts dues à l'inflation et aux conditions météorologiques catastrophiques, les récents Données de Statistique Canada constate que malgré la récente baisse des postes vacants dans les métiers spécialisés, une demande importante demeure pour les aides de métier et les ouvriers qui aident les gens de métier qualifiés sur les chantiers de construction. Ceci est important, surtout lorsqu’il s’agit des coûts supplémentaires associés au temps nécessaire pour terminer les réparations et la reconstruction de la maison en cas de pertes assurables.
Malheureusement, la situation ne peut qu'empirer. Selon un Rapport de mars 2024 de ConstruForce Canada, entre 25,000 28,000 et 2033 88,400 travailleurs du secteur de la construction devraient prendre leur retraite chaque année jusqu'en 85,500. Les demandes de construction au cours de la même période nécessiteront une augmentation de la population active de XNUMX XNUMX travailleurs. ConstruForce Canada s'attend à ce que l'industrie ne parvienne pas à répondre à la demande de XNUMX XNUMX travailleurs au cours de la prochaine décennie.
Le coût de l’assurance des biens est impacté dans de nombreuses régions du pays qui présentent un risque plus élevé d’événements météorologiques catastrophiques tels que les incendies de forêt et les inondations. Les propriétaires disposent de nombreuses options pour s’assurer qu’ils bénéficient d’une protection adéquate face aux risques auxquels ils sont confrontés. Le secteur de l'assurance développe des solutions nouvelles et innovantes, et des outils sont disponibles pour aider les propriétaires à réduire leurs primes et à trouver des produits d'assurance adaptés à leur budget.
Bien que les récentes actions de la PACICC soient une reconnaissance du fait que les assureurs canadiens voient les coûts des sinistres de propriété augmenter, il existe une capacité suffisante dans un marché hautement concurrentiel. La meilleure façon de gérer les tarifs d'assurance habitation est pour les assurés de comprendre leurs risques et de travailler avec leurs représentants d'assurance, qui sont bien équipés pour aider les clients d'assurance à explorer leurs options et à garantir l'assurance. couverture nécessaire pour protéger leur maison.
1Analyse IBC avec les données de Catastrophe Indices and Quantification Inc. (CatIQ).
2Ibid.